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Chez l’abeille, il n’y a ni poumons, ni globules rouges, ni hémoglobine. Plutôt que de parler de sang, on préfère parler d’hémolymphe. Il n’y a pas à proprement parler de système circulatoire, en ce sens que rien ne circule. Ce sont plutôt les organes qui baignent dans l’hémolymphe. Les organes y puisent les éléments nutritifs et oxygénants, puis y rejettent leurs déchets aux fins d’élimination.

L’anatomie du système circulatoire

Il y a un vaisseau principal qui porte différents noms selon l’endroit où il se trouve:

  • le cœur au niveau de l’abdomen

  • l’aorte au niveau du thorax

  • au niveau de la tête, l’aorte débouche librement à proximité du cerveau

Le cœur pompe l’hémolymphe afin qu’elle circule de l’arrière vers l’avant. Les contractions du diaphragme ventral permet de faire circuler l’hémolymphe de l’avant vers l’arrière. Chez l’homme, le système circulatoire est un système fermé. Chez l’abeille, c’est un système circulatoire ouvert.

L’hémolymphe

L’hémolymphe est un liquide qui contient:

  • de l’eau

  • du glucose, en tant que réserve immédiatement disponible

  • des glucides, des protéines, des acides aminés

Elle sert aussi de transporteur dans les échanges gazeux du système respiratoire.L’hémolymphe contient différentes cellules sanguines:

  • les proleucocytes

  • les éosinophiles

  • les leucocytes normaux

  • les ventrophiles

  • les basophiles

  • les pycnonucléocytes

  • les hyalinocytes

Les Sens chez l’Abeille

La vue

La perception visuelle se fait au travers:

  • des 3 ocelles

  • des 2 yeux composés

Les ocelles

Un ocelle est composé une simple lentille et de quelques cellules rétiniennes. Il ne sert pas à rendre une image mais plutôt à détecter l’intensité de la lumière. Dans la ruche, les ocelles permettent à l’abeille de s’orienter vers la sortie.

Les yeux composés

Un œil composé est constitué de plusieurs milliers de cellules hexagonales, appelées ommatidies.Chaque ommatidie comprend une lentille qui reçoit la lumière, d’un cône pigmenté qui la concentre et la focalise. Enfin, des cellules rétiniennes perçoivent la lumière.Des groupes de facettes sont spécialisés dans:

  • la perception de la lumière polarisée

  • la reconnaissance des formes: surtout les formes massives aux contours nets; les formes linéaires prêtent à confusion

  • la vision des couleurs: vert, bleu, U.V.

Les facettes sont indépendantes les unes des autres. Entre 2 ommatidies, il y a un angle de 1°. Au bilan, le champ visuel de l’abeille est proche des 360°. Chaque ommatidie agit un peu comme un œil indépendant qui capte l’information lumineuse qui lui fait face. Néanmoins, c’est au niveau du cerveau qu’une image en mosaïque est reconstituée. La vue en mosaïque est particulièrement adaptée à la perception du mouvement. Toutefois, la netteté de l’image ainsi reconstituée est de 1/100 par rapport à l’homme.

L’abeille perçoit les couleurs, mais de manière décalée par rapport à l’homme. En effet, l’abeille perçoit les couleurs allant de l’ultra-violet (300 nm) à l’orange (650 nm), tandis que l’homme perçoit du violet (400 nm) au rouge (700 nm).

L’abeille ne perçoit donc pas le rouge.

La fréquence de rafraîchissement de l’image est de 100 Hertz (20 Hertz chez l’homme). Celle-ci est particulièrement adaptée à la perception d’objets volants (les autres abeilles) et le défilement du paysage.

L’odorat

Karl von Frisch (1886-1982) a démontré que l’odorat de l’abeille passe par ses antennes. En effet, on peut entraîner des abeilles à rejoindre des soucoupes présentant des odeurs de fleurs naturelles ou d’huiles essentielles. Mais elle perd cette faculté si on enlève ses antennes.

On estime que l’abeille dispose, à peu près, de la même faculté olfactive que l’homme. Néanmoins, elle perçoit l’odeur de la cire, des fleurs et autres odeurs biologiquement importantes entre 10 et 100 fois mieux que l’homme.

En plus de sa faculté à percevoir les odeurs, l’abeille dispose aussi un sens olfactif topochimique, c’est-à-dire qu’elle peut percevoir d’où provient une odeur en comparant les perceptions de chaque antenne.

Certains sensilles perçoivent la concentration en dioxyde de carbone (CO2). Elle peut capter des différences de 1% dans la concentration. Ceci est important au sein de la ruche car une trop forte concentration en CO2 déclenche l’activité de ventilation à l’intérieur de la ruche.

Le goût

Les récepteurs du goût sont situés sur les tarses, dans la bouche et sur les antennes.

A l’extrémité des pattes, le tarse est capable d’évaluer la qualité et la concentration de certaines molécules lourdes.

Certains sensilles des antennes participent au sens du goût. En effet, si on les touche avec une solution sucrée, les pièces buccales réagissent.

Les autres perceptions de l’environnement

Les courants d’air

Aux jonctions entre les facettes de l’œil composé se trouvent des poils sensoriels. Ils captent l’information relative aux courants d’air. Privée de ces poils, une ouvrière ne peut retrouver sa nourriture par temps venteux, car elle ne peut adapter son vol à la direction et à la puissance du vent.

Les organes de Johnston, situés dans le pédicelle de l’antenne, captent tous les changements de la position des antennes. Ceci comprend l’évaluation de la vitesse de vol par l’évaluation de la courbure de l’antenne.

Le champ magnétique terrestre

Il a été prouvé que l’abeille est capable de percevoir le champ magnétique terrestre. En l’absence de soleil et de repères, elles peuvent rentrer à la ruche en captant les variations magnétiques de la terre. Deux types de détecteurs ont été identifiés au niveau de l’abdomen, dont des cellules contenant des granules de ferrite.

L’humidité

Les antennes permettent également la perception du taux d’humidité, avec des variations de 5%.

Le sens de l’orientation

Les abeilles disposent de plusieurs outils de navigation afin de se repérer dans leur environnement. Ces outils sont utilisés dans un certain ordre. En effet, si le 1er outil n’est pas utile ou utilisable à un moment donné, elle emploie le 2e, etc.

Le 1er outil est l’orientation par rapport au soleil. Les abeilles effectuent des corrections par rapport à la course du soleil, de telle sorte qu’elles retrouvent toujours la source de nourriture même si plusieurs heures ou même une nuit se sont écoulés. C’est la position du soleil sur ou sous l’horizon qui est utilisée. En effet, cette position sert également de base lors du butinage de nuit par une chaude nuit.

Par temps couvert, les abeilles évaluent la position du soleil par la lumière U.V. qu’il émet. Ceci n’est possible que si la couche de nuages n’est pas trop épaisse.

Autrement, elles peuvent également se baser sur la lumière polarisée émise par le soleil. Il suffit pour cela qu’un petit coin de ciel bleu soit visible.Si le repérage par rapport au soleil n’est pas possible, les abeilles peuvent retrouver leur chemin sur base de repères: une rangée d’arbres, le tracé d’une route,…

Elles utilisent également le champ magnétique terrestre. Ceci a été mis en évidence par plusieurs expériences.

Elles peuvent également se baser sur les phéromones laissées par d’autres butineuses; ceci leur permet notamment de distinguer sa ruche d’une ruche étrangère.

Enfin, elles utilisent leur vue pour localiser la nourriture. Il faut savoir que les fleurs possèdent également des zones de « couleur » ultra-violette. Ces zones constituent des guides en direction du nectar. Etant donné que la perception visuelle de l’abeille diffère légèrement de celle de l’homme, le vert lui apparaît grisâtre, ce qui fait ressortir d’autant mieux la fleur. Elles sont également capables de distinguer des formes fermées (cercle, triangle, carré) des formes ouvertes, des angles ouverts par rapport à des angles fermés.

 

Le système glandulaire de l’abeille

Le système glandulaire de l’abeille remplit de nombreuses fonctions

La production de cire

La cire est produite par des cellules épidermiques situées sous les segments abdominaux 4 à 7. Il y a 8 glandes cirières, dissimulées du côté intérieur des sternites.La taille de ces cellules varient en fonction de l’âge de l’abeille. Vers le 12e jour, ces cellules atteignent leur taille maximale. Au moment où l’abeille devient une butineuse, les glandes cirières s’atrophient.Les glandes cirières ne peuvent se développer correctement que si la jeune abeille a pu recevoir du pollen en suffisance pendant les 5 à 6 premiers jours de vie.

La communication

Une série de glandes participe à la communication entre les abeilles:

  • la glande de Nasonov, située en dessous du tergite au niveau du dernier segment abdominal

La glande de Nasonov

Pour libérer les substances de la glande de Nasonov, l’abeille relève l’abdomen et agite les ailes pour disperser les substances dans l’air. A l’opposé, si l’on voit une abeille battre des ailes à l’entrée de la ruche, sans que l’abdomen ne soit relevé, l’abeille ventile la ruche.Ces substances participent à la communication entre les abeilles.Il y a plusieurs substances libérées:

  • le géraniol

  • l’acide nérolique

  • le (E,E)-farnesol

  • l’acide géranique

  • le (E)-citral

  • le (Z)-citral

  • le nerol

Les glandes mandibulaires

Ces glandes sont situées de part et d’autre de la tête. Un conduit mène leur sécrétion jusqu’à la mandibule. Une valve permet de réguler la secrétion de ces glandes.Ces glandes secrètent plusieurs substances:

  • l’acide 10-hydroxy-2-décénoïque, le principal lipide de la nourriture des larves

  • l’acide octanoïque

  • 2-heptanone, une substance d’alarme produite par des ouvrières plus âgées

La défense

La glande à venin

Au moment où une ouvrière pique, des substances sont libérées:

  • l’acétate isoamyl, qui exite les autres ouvrières

  • 2-nonanol

  • n-butyl acétate

  • n-hexyl acétate

  • benzyl acétate

  • alcool ispentylique

  • n-octyl acétate

  • (Z)-11-eicosen-1-ol

La plupart de ces substances participent apparemment au comportement d’alarme.

La glande de Dufour

La glande de Dufour déverse son contenu dans la chambre de l’aiguillon.

Les glandes d’Arnhart

Ces glandes sont situées au niveau des tarses de chaque patte.Elles semblent participer à la communication entre les abeilles.

La nourriture

Les glandes salivaires ou labiales

Une glande salivaire se situe sur la partie postérieure de la tête et une autre au niveau du thorax.

Les glandes hypopharyngiennes

Cette paire de glandes est située derrière la face. Un conduit en déverse le contenu à la base de la langue.Ces glandes produisent:

  • des protéines

  • des lipides

  • des vitamines

destinées à l’alimentation des larves.Ces glandes secrètent également l’invertase, l’enzyme qui permet la transformation des nectars des fleurs en miel et la transforme le glucose en acide.Quand l’abeille avance en âge, les glandes se résorbent. Seule la production de l’invertase subsiste.Les substances de la reine

La glande de Koshevnikov

Elle est associée à l’aiguillon de la reine. Elles produiraient des substances attractives.

L’antenne de l’abeille

L’abeille est munie de 2 antennes.

Dans l’antenne, on distingue:

  • le scape ou tronc

  • le pédicelle (ou 1er article: une pièce intermédiaire et courbe. Là se trouve l’organe de Johnston, qui capte les plus infimes mouvements du flagelle.

  • un flagelle ou fouet comportant:

    • 10 articles chez la reine et l’ouvrière

    • 11 articles chez le faux-bourdon

Sur les segments à l’extrémité du flagelle se trouvent des structures sensorielles:

  • des sensilles trichoïdes: pour le toucher

  • des sensilles basiconique: pour le goût

  • des plaques poreuses (uniquement sur les 8 derniers segments): pour l’odorat. Une plaque poreuse comporte 7 types de structures sensorielles:

    • le petit poil à paroi épaisse

    • l’ergot à paroi épaisse

    • le cône à paroi mince

    • le grand cône à paroi mince

    • la plaque poreuse ou l’organe plat

    • l’organe creux (s. celoconicum)

    • l’organe creux (s. ampullaceum)

Par antenne, il y a:

  • entre 1600 et 3000 plaques poreuses chez la reine

  • entre 2400 et 6000 plaques poreuses chez l’ouvrière. Elles sont toutes situées sur les 8 segments à l’extrémité du flagelle.

  • plus de 30 000 plaques poreuses chez le faux-bourdon!

Dans le scape, les organes campaniformes sont sensibles aux variations de pression sur la cuticule.

 


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